Les éditions « Collectif génération » dirigées par Gervais Jassaud font de la confrontation interculturelle le ferment et le principe même du livre d’artiste.
Les différences de nationalité, de génération, de langue ou d’expression artistique portent en elles les décalages nécessaires à un espace de création.
L’ouvrage « Dice en su corazon el insensato » constitue ainsi la rencontre entre la poésie du chilien Armando Uribe et les ruses graphiques de l’artiste britannique Barnaby Barford.
Deux têtes enfantines en porcelaine, insérées par une technique de découpe, jouent une nouvelle scène à chaque cahier illustré.
Le dévoilement du texte, dissimulé derrière des volets latéraux, accentue encore l’aspect théâtral.
Et surtout le sérieux du poème est mis en perspective par l’espièglerie des aquarelles, car le titre cite littéralement le psaume biblique 53 selon lequel, si Dieu n’existe pas, tout est permis.
 
Tout. Même une victoire de l’Angleterre à la coupe du monde de football.
Un humour cassant. Comme de la porcelaine.