Combien faut-il au fleuve de rivières
A offrir à la terre pour rejoindre l’océan […]

Tout en lisant ces premiers vers du poème “Orage, zéphir” de Tahar Bekri, la composition et les tonalités de l’œuvre peinte par Mohamed Kacimi captent notre regard.
Ici,  c’est le ciel qui rejoint la terre. Le bleu inimitable, né du mariage du pigment et de colle, couvre en grande partie les pages du livre, pliées en accordéon, et contraste avec la couleur ocre. Mais l’ensemble reste lumineux.
Il s’en dégage une douce quiétude malgré une atmosphère étrange : dessins aux formes épurées pour signifier les montagnes, la lune, le tourbillon du vent, traits noirs pour marquer les ombres…
et des silhouettes, figées comme des statues, entre terre et ciel, qui semblent hanter le paysage.

Cette œuvre à quatre mains évoque une traversée de temps et d’espaces, et la parole intérieure du poète enracinée dans la mémoire nous convoque à une quête d’horizons nouveaux.

Ta flamme égarée depuis longtemps renaît
Toujours de ces cendres
Corps à corps dans le souffle des vents [...]